RTEI 2022 : retour sur le cours d'initiation à la recherche pour les L3

Le cours RTEI, pour « Recherche Tuteurée et Épreuve Intégrative« , est une innovation pédagogique récente du parcours de neurosciences de la licence Sciences de la Vie, qui donne aux étudiants l’opportunité, dès la L3, de réaliser un projet de recherche, à l’instar des chercheurs qu’ils deviendront peut-être à l’avenir. Les étudiants sont répartis en groupes thématiques et travaillent sur des sujets dont ils doivent extraire une problématique. Ils développent une approche expérimentale et synthétisent leurs résultats pour finir par une présentation publique de posters. Au cours du module, ils sont initiés aux pratiques de la recherche, travaillent de manière autonome et appréhendent les compétences qu’ils peuvent utiliser pour mener à bien leurs projets.

Le module se concentre sur 4 objectifs pour aider les étudiants à gagner en maturité dans leur cours :

• Le premier est de faire découvrir les laboratoires aux étudiants, et de leur permettre de  » prendre leurs marques « . Ces derniers réalisent leurs projets sous la supervision de tuteurs, qui sont des enseignants-chercheurs de différents laboratoires de neurosciences de Marseille (INT, LNC et LPC de Saint-Charles, Hôpital Nord…). Les chercheurs transmettent les approches issues de leur spécialisation, et encadrent les expériences sélectionnées lors de l’élaboration du projet.
• Le second objectif est de mettre en pratique les connaissances que les étudiants ont acquises en licence. En effet, la L3 est la fin du cycle licence, et c’est l’occasion d’estimer l’apport et la portée des enseignements dans leur application aux projets (connaissances fondamentales, méthodes…).
• Le troisième objectif est de faire franchir aux étudiants toutes les étapes d’un projet de recherche : criblage et analyse bibliographique, détermination de la problématique du projet, définition et mise en place d’un protocole expérimental, recueil de données, puis enfin analyse, synthèse et présentation (communication) des résultats sous forme de poster. C’est aussi l’occasion de développer des compétences telles que la capacité à travailler en groupe, à réaliser une synthèse ou à planifier un projet.
• Le dernier objectif est de pouvoir faire un bilan à la fin de l’expérience. Les posters sont évalués et les groupes sont débriefés avec leurs tuteurs et les responsables du cours. Cela permet de discuter du soutien apporté par les tuteurs, de faire prendre conscience aux étudiants de leurs compétences (en analysant leurs points forts et faibles par exemple), de  » casser  » la représentation abstraite des enseignements universitaires, et d’apporter une meilleure idée du futur cursus aux étudiants pour les aider dans leur orientation.

Au début du module, les étudiants sont invités à former des équipes de 5 et à choisir 2 thèmes parmi une liste de propositions. Celles-ci sont faites en fonction des tuteurs disponibles et de la diversité des domaines d’études de leurs laboratoires à Marseille. Les étudiants obtiennent leur premier ou deuxième choix et entament des recherches bibliographiques pour déterminer le sujet de leur projet.

Ils sont ensuite accompagnés par leurs tuteurs, qui leur donnent des indications en fonction du thème et des options possibles. Une fois le sujet déterminé, les tuteurs donnent des idées pour guider l’approche du projet et fournissent une bibliographie spécifique. Les étudiants commencent alors un travail indépendant. Par la suite, ils sont guidés en fonction des idées à développer et des expériences à choisir.

Lorsque l’expérience à mettre en œuvre est choisie, les étudiants construisent un protocole au fur et à mesure, avec le retour de leurs tuteurs. Une fois le protocole finalisé, ils disposent de 2 semaines d’équipement et d’une salle dédiée pour expérimenter. Ils peuvent éventuellement revenir sur les opérations dans le laboratoire. Les 15 jours suivants sont consacrés à l‘analyse des données, avec une alternance de phases guidées et autonomes.

Enfin, la phase de synthèse les amène à développer les éléments de leur approche et les résultats. Les parties conclusion et discussion sont intégrées et l’ensemble donne lieu à une présentation visuelle : le poster. La présentation des posters de L3 a eu lieu le 18 mai et a été évaluée par les enseignants. NeuroMarseille a invité la communauté des neurosciences à venir questionner et encourager les étudiants.

En termes de gestion, le module a demandé aux tuteurs d’établir un horaire de 22 heures de cours avec les étudiants, et un créneau a été prévu dans l’emploi du temps des étudiants tous les mardis pour avancer sur leur projet, soit de manière autonome, soit en demandant à leurs tuteurs. Cette modularité permet une plus grande liberté d’organisation, d’observer les progrès des étudiants pour les tuteurs et de donner suffisamment de temps aux étudiants pour comprendre leur projet.

Au niveau des projets, RTEI permet d’aborder des techniques standards ou particulières selon les plateformes des laboratoires. Les laboratoires de Marseille couvrent un large éventail de domaines de recherche, notamment les neurosciences cellulaires et moléculaires ainsi que les neurosciences cognitives. Ainsi, les étudiants étaient répartis cette année en 14 groupes différents avec des sujets aussi variés que « le cerveau bilingue », « la modélisation d’une synapse neurone-astrocyte », « le marquage des cellules gliales par immunohistofluorescence » ou « l’effet d’un milieu enrichi sur la maladie d’Alzheimer chez la souris ». Les techniques abordées sont l’EEG, la stimulation magnétique transcrânienne, le NIRS, le Patch-Clamp, ainsi que d’autres techniques comme le marquage cellulaire.

Enfin, ce module apporte un côté pratique à la formation de premier cycle, souvent perçue comme trop théorique. Les étudiants peuvent expérimenter plus tôt l’application pratique du cursus et avoir une meilleure idée de leur orientation. NeuroSchool, à l’origine de cette initiative, est convaincue des bénéfices de cette expérience, et contribue chaque année à l’amélioration du cursus de ses étudiants en étudiant les possibilités d’innovations pédagogiques.